Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/399

Cette page n’a pas encore été corrigée

vous a choisi depuis longtemps. Inférieur par l’âge à Tacite, vous lui êtes supérieur pour tout le reste. Nous vous rendons grâce de ce que vous avez bien voulu accepter l’empire. Protégez-nous, protégez la république ; à qui pourrions-nous confier plus sûrement ce que vous avez si bien conservé ? Probus le Francique, le Gothique, le Sarmatique, le Parthique (car on peut également vous donner tous les surnoms), depuis longtemps vous êtes digne de commander, vous êtes digne de triompher. Vivez heureux, que votre règne soit prospère ! »

XIII. Ensuite Manlius Statianus, qui avait droit à parler le premier, s’exprima ainsi : « Grâces soient rendues aux dieux immortels, pères conscrits, et d’abord à Jupiter Très-Grand, d’avoir bien voulu nous donner un prince tel que nous I’avons toujours désiré. Si nous réfléchissons mûrement, nous ne devons regretter ni Aurélien, ni Alexandre, ni les Antonins, ni Trajan, ni Claude, puisque nous trouvons aujourd’hui réunies dans un seul empereur une connaissance parfaite de la tactique militaire, la clémence, une vie honorable, une habileté consommée pour gouverner la république, et la prérogative de toutes les vertus : quelle, partie du monde, en effet, ses victoires lui ont-elles laissé ignorer ? J’en atteste les Marmarides, qui furent vaincus sur la terre d’Afrique ; les Franks, qui furent défaits dans leurs marais inaccessibles ; les Germains et les Alemans, chassés loin des bords du Rhin. Parlerai-je des Sarmates, des Goths, des Parthes, des Perses et de toutes les provinces que renferme le Pont ? partout on trouve des monuments de la valeur de Probus. Il serait trop long de rappeler ici combien il a mis en fuite de rois de grandes nations, combien il a immolé de chefs de sa propre main, combien il a pris d’armes étant simple