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obstacle, lui fut déféré l’empire de tout l’univers par décision de l’armée et du sénat.

XI. Puisqu’il est ici question du sénat, c’est le moment, je pense, de faire connaître ce que Probus écrivit à cette assemblée, et ce que lui répondit cet illustre corps.

Premier discours de Probus au sénat :

« Votre Clémence, pères conscrits, a agi avec autant de raison que de régularité, en donnant, l’année dernière, à l’univers un prince que vous choisîtes parmi vous, qui êtes les maîtres du monde, qui l’avez toujours été, et qui le serez toujours dans la personne de vos descendants ; et plût au ciel que Florien eût voulu attendre votre décision et n’eût pas revendiqué l’empire comme un héritage ! Votre Majesté y eût appelé lui ou un autre ; mais par cela même qu’il s’empara du pouvoir, je fus nommé auguste par les soldats, et, qui plus est, par les soldats les plus prévoyants, qui ne purent souffrir cette usurpation. Veuillez donc faire de mes services l’emploi que Votre Clémence jugera convenable. »

Puis fut rendu un décret du sénat. Le 3 des nones de février, dans le temple de la Concorde, le consul Julius Scorpianus, entre autres choses, dit : « Vous venez d’entendre, pères conscrits, la lettre d’Aurelius Valerius Probus : que vous en semble ? » Ces paroles furent suivies de cette acclamation : « Probus auguste, que les dieux vous conservent ! Naguère tous étiez un chef estimable, courageux, juste, habile ; maintenant vous serez un bon prince. Modèle des soldats, modèle des empereurs, que les dieux vous conservent ! Défenseur de la république, que votre règne soit heureux ; maître de la milice, que votre règne soit heureux ; que les dieux vous gardent, vous et les vôtres ! Le sénat