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paraître. Alors toute l’armée, avec l’assentiment même des quatre soldats dont le sort venait de proclamer le nom, offrit le cheval à son chef.

IX. Il combattit avec intrépidité en Afrique contre les Marmarides, les vainquit, et passa de la Libye à Carthage, qu’il délivra des soulèvements auxquels elle était en proie. Il soutint en Afrique, contre un certain Aradion, un combat singulier dont il sortit vainqueur, et, en raison du grand courage et de la fermeté inébranlable qu’il avait reconnus dans son adversaire, il lui érigea un tombeau magnifique dont l’emplacement est encore indiqué par un tertre de prés de deux cents pieds de hauteur, élevé par les soldats, que jamais il ne laissait oisifs. On voit dans plusieurs villes de l’Égypte des monuments qu’il avait fait construire par les soldats. Il améliora tellement la navigation du Nil, que tout le transport du blé se fit par cette voie. Il fit construire par les troupes des ponts, des temples, des portiques, des basiliques ; il élargit les embouchures d’un grand nombre de fleuves, dessécha plusieurs marais qu’il fit cultiver et ensemencer. Il combattit aussi contre les Palmyréniens qui défendaient l’Égypte, attachés au parti d’Odénat et de Cléopâtre : il obtint d’abord des succès, mais sa témérité faillit plus tard le faire tomber aux mains de ses ennemis ; toutefois, après avoir recruté ses forces, il soumit I’Égypte et la plus grande partie de l’Orient au pouvoir d’Aurélien.

X. Tacite étant mort d’une manière funeste, comme Florien se saisissait du pouvoir, toutes les troupes de l’Orient élurent empereur Probus, qu’avaient illustré tant et de si nobles exploits. Il est naturel et opportun de rapporter ici les circonstances de son mouvement. Quand l’armée apprit que Tacite n’était plus, sa pre-