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partager avec nous, l’année prochaine, les honneurs du consulat, et vous recevrez au Capitole la robe palmée due à votre mérite. »

Si l’on en croit quelques historiens, on vit dans ce passage de la lettre de Tacite, « Vous recevrez au Capitole la robe palmée, » le présage que l’empire était réservé à Probus ; pourtant c’est toujours en ces termes qu’on écrivait à tous les consuls.

VIII. Probus fut toujours chéri des soldats, et cependant il ne leur laissa jamais enfreindre la discipline. Souvent il détourna Aurélien de sévir avec trop de rigueur contre eux. Il inspectait chaque manipule en particulier, examinait les vêtements et les chaussures ; et, lorsqu’il y avait du butin à partager, il ne réservait pour lui que des traits et des armes. Un jour, parmi le butin pris sur les Alains, ou sur une autre nation, car c’est un point qui est resté indécis, on trouva un cheval que ne recommandaient ni ses formes ni sa taille, mais qui, au dire des prisonniers, pouvait, en courant, franchir cent milles par jour et faire le même trajet pendant huit ou dix jours sans interruption. Chacun pensait que Probus garderait pour lui un animal si extraordinaire, lorsqu’on l’entendit s’exprimer ainsi : « Ce cheval convient à un soldat qui fuit, plutôt qu’à un homme de courage ; » puis il donna l’ordre aux soldats de jeter leurs noms dans l’urne pour le tirer au sort. Comme il y avait dans l’armée quatre soldats qui s’appelaient Probus, il se trouva que ce fut le premier nom qui sortit, quoique celui du chef n’eût point été mis au nombre de ceux qui pouvaient gagner : les quatre soldats s’étant disputés, chacun d’eux prétendant être celui que le sort avait désigné, il fit procéder à un nouveau tirage, et pour la seconde fois le nom de Probus sortit de l’urne ; on recommença une troisième, puis une quatrième fois, et toujours le nom de Probus d’ap-