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pouvoir leur être utiles. Mais laissons de côté, si l’on veut, la lettre de Gallien ; récusera-t-on Ie témoignage d’Aurélien, qui, en conférant à Probus le commandement de la dixième légion, la plus brave de son armée, et avec laquelle il avait lui-même fait de grandes choses, lui adressa la lettre qui suit :

« Aurélien auguste à Probus, salut. — Pour vous prouver combien je fais cas de votre mérite, je vous donne le commandement de la dixième légion, que Claude me confia jadis. Par une sorte de prérogative qu’elle doit à son bonheur, elle n’a jamais eu pour chefs que des hommes destinés à devenir empereurs. » Ceci montre assez qu’Aurélien avait l’intention, si les destins lui permettaient d’agir selon ses vues, d’élever Probus à l’empire.

VII. Consigner ici tout ce que Claude et Tacite ont dit à l’avantage de Probus serait fort long ; mais je rapporterai les paroles prononcées, dit-on, par Tacite au sénat, lorsqu’on lui offrit l’empire : « C’est Probus qu’il faut faire empereur. » Je n’ai pu trouver le sénatus-consulte qui les confirme. Voici, toutefois, la première lettre que Tacite, après son avènement, adressa a Probus :

« Tacite auguste à Probus. - Le sénat vient de me déférer l’empire d’après le vœu de l’armée, qui en avait délibéré. Sachez cependant que c’est principalement sur vous que doit retomber le poids des affaires publiques. Le sénat, tout le monde connaît vos grandes capacités. Prêtez-nous donc votre concours, et, comme vous l’avez fait jusqu’ici, assimilez la république à votre famille. Nous vous confions le gouvernement de tout l’Orient, nous quintuplons votre salaire, nous doublons votre équipement militaire, nous vous choisissons pour