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dans les frais qu’exige sa dignité, vous lui ferez donner deux tuniques rousses, deux manteaux gaulois à fibule : deux tuniques intérieures bordées de soie, un plat d’argent à facettes du poids de dix livres, cent antonins d’or, mille auréliens d’argent, dix mille philippes de cuivre ; et, chaque jour, à titre d’émoluments, [huit] livres de bœuf, six livres de porc, dix livres de chevreau, dix setiers de vin vieux, autant de bœuf salé ; tous les deux jours un poulet et un setier d’huile. Vous lui ferez aussi donner une quantité convenable de sel, de légumes et de bois, et de plus le logement, comme cela se fait pour les tribuns des légions. »

V. Après avoir cité textuellement ces lettres, je vais rapporter ce que j’ai pu recueillir dans l’éphéméride. Déjà tribun lors de la guerre contre les Sarmates, après avoir passé le Danube il se distingua par plusieurs exploits glorieux qui lui méritèrent d’être gratifié publiquement, devant l’armée assemblée, de quatre lances sans fer, de deux couronnes vallaires, d’une couronne civique, de quatre étendards tout unis, de deux bracelets et d’un collier d’or, d’une patère pour les sacrifices du poids de cinq livres. Dans le même temps il délivra de la main des Quades Valerius Flaccus, jeune homme de noble famille et parent de Valérien, qui, pour cette belle action, l’honora de la couronne civique. « Recevez, Probus, lui dit-il devant les troupes assemblées, les récompenses que vous décerne la République ; recevez la couronne civique pour avoir sauvé mon parent. » Il lui confia aussi le commandement de la troisième légion, et, à ce sujet, lui adressa cette lettre comme témoignage de son admiration : « Vos exploits, mon cher Probus, semblent me reprocher de vous avoir bien tard donné la direction de forces imposantes, et