Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/381

Cette page n’a pas encore été corrigée

dront le soin de les présenter dans un style plus élevé. En effet, mon but n’a point été d’imiter les Salluste, les Tite-Live, les Tacite, les Trogue Pompée, et tous ces éloquents historiens qui ont écrit la vie des princes ou tracé le tableau des mœurs de leurs temps, mais Marius Maximus, Suétone Tranquille, Fabius Marcellin, Gargillius Martialis, Julius Capitolinus, Élius Lampride et autres dont les récits sont plus recommandables par la véracité que par I’élégance de la diction. Je ne puis tout connaître ; mais je dois naturellement être jaloux d’apprendre, excité en cela par vous qui savez tant et qui désirez savoir beaucoup plus encore. Je ne parlerai pas davantage du plan que je me suis tracé ; j’aborde la biographie du prince le plus grand et le plus illustre dont puisse s’enorgueillir notre histoire.

III. Probus naquit en Pannonie, dans la ville de Sirmium. Sa mère était d’une condition plus relevée que son père, son patrimoine médiocre, sa parenté peu nombreuse. Citoyen ou empereur, il se distingua par les plus nobles vertus. Le père de Probus, au dire de quelques écrivains, s’appelait Maximus ; du grade d’officier qu’il avait rempli avec distinction, il parvint à celui de tribun, et mourut en Égypte, laissant sa femme, son fils et une fille. Plusieurs historiens disent que Probus était le parent de Claude, prince excellent et vénérable : toutefois, comme je ne trouve cette opinion consignée que dans un seul auteur grec, je m’abstiendrai de me prononcer à cet égard. Je rappellerai seulement une particularité que je me rappelle d’avoir lue dans l’éphéméride : c’est que Probus fut enseveli par sa sœur Claudia. Probus, dans sa jeunesse, se distingua tellement par la pureté de ses mœurs, que Valérien le jugea digne du tribunal, quoiqu’il eût à