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celles de Tacite et de Florien, je ne m’élèverais pas jusqu’aux exploits de Probus. Non : que les dieux m’en laissent le temps, et j’espère bien poursuivre l’histoire des empereurs jusqu’à Maximien et Dioclétien. Je ne promets pas d’orner mon récit des fleurs de l’éloquence ; le seul but que je me propose est de sauver leurs hauts faits de l’oubli.

II. Pour ne point induire en erreur, sur quelque point que ce soit, un ami dont l’intimité m’est si douce, j’ai principalement consulté les manuscrits de la bibliothèque Ulpienne, maintenant transportée aux thermes de Dioclétien, et de celle du palais de Tibère. Je me suis aussi servi des registres des scribes du portique de Porphyre, ainsi que des actes du sénat et du peuple. Je ne dois point, non plus, laisser ignorer combien m’a été utile, pour recueillir les actions de l’illustre empereur dont j’écris la vie, l’éphéméride de Turdulus Gallicanus, vieillard aussi respectable qu’impartial, qui, en raison de l’amitié qui nous lie, a bien voulu m’en donner communication. Qui donc connaîtrait Cn. Pompée, malgré tout l’éclat qu’ont jeté sur lui trois triomphes dans les guerres des pirates, de Sertorius et de Mithridate, sans parler d’un grand nombre d’exploits glorieux, si M. T. Cicéron et Tite-Live n’avaient consigné ses hauts faits dans leurs ouvrages ? Publius Scipion l’Africain, je dirai même tous les Scipions, les Lucius aussi bien que les Nasica, ne seraient-ils point enveloppés dans les ténèbres de l’oubli, si des historiens distingués et des historiens vulgaires n’avaient pris à tâche de faire revivre leur mémoire ? Mais il serait trop long d’énumérer ici tous les exemples qu’on pourrait citer à l’appui de cette vérité, même en omettant ceux qui me sont particulièrement connus.

Je tiens seulement à constater ici que je me suis borné à énoncer les faits, laissant à ceux qui le vou-