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suivante : « Quel est donc ce vieillard ? Je ne le reconnais ni à ces armes, ni à cette chlamyde, ni à ces autres costumes ; mais je le reconnais à sa toge. » Florien et Tacite laissèrent un grand nombre d’enfants, dont les descendants, j’imagine, attendent l’an mil. On a fait

contre eux une foule d’épigrammes, où l’on tourne en ridicule les aruspices qui leur ont promis l’empire. Voilà tout ce que j’ai pu recueillir sur Florien et Tacite, qui méritât d’être rapporté. Maintenant parlons de Probus, homme également illustre dans la paix, dans la guerre, et qu’on doit mettre au-dessus d’Aurélien, de Trajan, d’Adrien, des Antonins, d’Alexandre Sévère et de Claude : car les qualités qui brillèrent dans chacun de ces empereurs, Probus les réunit toutes au suprême degré. Appelé à l’empire, après Tacite, par le consentement unanime des gens de bien, il gouverna l’univers dans la paix la plus profonde, après l’avoir délivré des nations barbares et des tyrans qui parurent sous son règne. On a dit de lui qu’il devait être appelé Probus, quand même ce nom n’eût pas été le sien. Les livres Sibyllins, à ce qu’on assure, avaient annoncé au monde cet empereur, qui l’aurait à jamais purgé des barbares, s’il eût vécu plus longtemps. J’ai voulu, dès maintenant, préluder par quelques mots à la biographie de Probus, dans la crainte de ne pas trouver le temps de l’écrire, et ne voulant pas quitter la vie sans avoir au moins parlé de ce grand homme. Maintenant, je puis terminer ce volume, avec l’idée d’avoir satisfait mon désir et mon vœu.

IV. Voici les présages qui avaient annoncé l’élévation de Tacite : un prêtre de Sylvain, agitant les bras, s’écria, dans un temple du dieu : « La pourpre, la pourpre à Tacite ! » Et cette exclamation, sept fois répété, fut, depuis, considérée comme un présage. Un jour, comme