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sénat nommait les empereurs, ou plutôt qu’il était lui-même devenu l’empereur : c’était au sénat désormais qu’il fallait demander des lois ; au sénat que les rois barbares devaient adresser leurs suppliques ; au sénat qu’il appartenait de traiter de la paix et de la guerre. Enfin, pour éclairer l’opinion à ce sujet, j’ai reproduit la plupart de ces lettres à la fin de mon livre : on les lira, je pense, avec intérêt, et même avec plaisir.

XIII. Le premier soin de Tacite, aussitôt après son avènement, fut de faire périr les meurtriers d’Aurélien, bons ou méchants, bien qu’on eût déjà tiré vengeance de sa mort. Les barbares avaient en grand nombre déserté les Palus-Méotides; mais par adresse ou par force, il les fit rentrer chez eux. Ils s’étaient rassemblés, sous prétexte qu’Aurélien les avait appelés à la guerre contre les Perses, pour nous porter secours, en cas de nécessité. Cicéron prétend que sa plus belle gloire est la manière dont il parvint au consulat : eh bien, on peut dire que l’élévation de Tacite fut aussi très glorieuse. S’il ne fit rien de grand, c’est que le temps lui manqua. Il mourut au bout de six mois, victime de la perfidie des soldats, selon les uns ; selon d’autres, enlevé par la maladie. Quoi qu’il en soit, il est bien établi qu’il n’eut pas l’énergie nécessaire pour résister aux factions, et qu’il succomba sous la tâche. Il avait donné le nom de Tacite au mois de septembre, parce qu’il avait vu et sa naissance et son élection. Il eut pour successeur Florien, son frère, dont je vais dire quelques mots.