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pereurs, et ensuite par la volonté du sénat, que je suis appelé à l’empire : aussi mettrai-je tous mes soins et toute ma gloire à répondre à votre confiance, sinon par des exploits éclatants, du moins par une sagesse digne de vous et d’un empereur. »

IX. Alors il promit, selon l’usage, la solde et la bienvenue. Voici les premières paroles qu’il prononça dans le sénat : « Permettez-moi, pères conscrits, de gouverner en homme qui tient de vous l’empire. Je suis résolu à ne rien faire que d’après vos avis et sous votre autorité : c’est donc à vous de prendre les mesures, et de voter les lois qui vous sembleront dignes de vous, dignes d’une armée vaillante et sage, dignes du peuple romain. » Le même discours annonçait qu’il serait élevé à la mémoire d’Aurélien une statue d’or dans le Capitole, et trois statues d’argent, dans le sénat, dans le temple du Soleil, et sur le forum de Trajan. On n’éleva jamais la statue d’or : les statues d’argent furent seules consacrées. En même temps il déclarait que le mélange de l’argent et du cuivre, dans les usages publics et particuliers, le mélange de l’or et de l’argent, du cuivre et du plomb, entraînerait la peine de mort et la confiscation des biens. Il abolissait le témoignage des esclaves contre leur maître, même dans les accusations de lèse-majesté. Il enjoignait à tous d’avoir une image d’Aurélien. II voulait élever aux dieux un temple, où figureraient les statues des bons princes, pour qu’aux jours anniversaires de leur naissance, aux fêtes de Palès, aux calendes de janvier, et à l’époque des vœux solennels, on leur offrît des libations. Enfin, il demandait le consulat pour Florien, son frère ; mais il ne put l’obtenir, parce que le sénat avait déjà fermé la liste des consuls substitués. On dit même qu’il se félicita vivement de l’indépendance dont le sénat fit preuve en lui re-