Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/343

Cette page n’a pas encore été corrigée

VIE DE TACITE


I. Après la mort de Romulus (si l’on en croit le récit des pontifes, qui avaient seuls autrefois le privilège d’écrire l’histoire), lorsque l’empire de Rome commençait à peine, il y eut un interrègne qu’on employa, dit-on, à chercher un bon successeur à un bon roi. Ainsi, après Aurélien, on vit s’élever entre le sénat et l’armée romaine une lutte, non pas d’ambition et de jalousie, mais de reconnaissance et de piété, et cette lutte dura six mois tout entiers. Pourtant, une des nombreuses différences qui distinguent ces deux événements, c’est que, dans l’interrègne qui suivit la mort de Romulus, il y eut des interrois, et que toute l’année fut partagée, par trois, quatre ou cinq jours, entre cent sénateurs, pour que chacun de ces grands dignitaires gérât à tour de rôle la royauté provisoire : aussi l’interrègne dura plusieurs années, pour que nul de ceux qui étaient égaux en dignité ne fût privé de l’honneur de gouverner l’État. Plus tard, également, à l’époque du consulat et des tribuns militaires, qui remplacèrent les consuls, chaque fois qu’il y eut interrègne, on nomma des interrois ; et jamais, pendant aucune des vacances du pouvoir, la république romaine ne se trouva sans interroi, fût-ce pour trois, ou même pour deux jours. On me dira que, chez nos pères, les magistratures