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la fonte, tandis que l’argent conservait sa forme primitive. Il permettait l’usage des coupes et des vases d’or ; il autorisa même les particuliers à posséder des litières incrustées d’argent, bien qu’elles n’eussent été jusque-là enrichies que de cuivre et d’ivoire. Il laissa les dames s’habiller à leur fantaisie et porter des robes de pourpre, tandis qu’auparavant elles ne portaient que des étoffes de couleur, surtout couleur d’améthyste. C’est lui qui, le premier, permit aux soldats de remplacer les fibules d’argent par des fibules d’or ; le premier, aussi, il leur donna des tuniques bordées de soie : jusque-là, ils n’en avaient eu qu’en pourpre et tout unies. Il en donna qui avaient une seule bande de pourpre ; il en donna qui en avaient deux, trois, et même jusqu’à cinq, comme les robes de lin qu’on porte aujourd’hui.

XLVII. Avec l’argent de l’Égypte, il ajouta une once aux pains distribués à Rome, comme il s’en glorifie lui-même dans cette lettre au préfet des vivres :

« Aurélien Auguste à Flavius Arabianus, préfet des vivres. — Parmi les bienfaits que la faveur des dieux m’a permis d’accorder au peuple romain, il n’en est pas dont je sois plus fier, que d’avoir pu augmenter d’une once toutes les distributions de pain qui se font à la ville ; et, pour rendre cette faveur perpétuelle, j’ai établi de nouveaux transports sur le Nil et sur le Tibre. J’ai élevé les rives de ce fleuve ; j’ai creusé son lit pour empêcher les débordements ; j’ai institué de nouveaux sacrifices en l’honneur des dieux et de l’éternité de l’empire ; j’ai renouvelé le culte de Cérès. C’est à vous maintenant, cher Arabianus, de féconder les dispositions que j’ai prises. Voir le peuple romain bien nourri, ce serait mon plus grand bonheur. »

XLVIII. Il songeait à lui donner le vin gratuitement,