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qu’Aurélien avait un jour consulté les druidesses gauloises, pour savoir si l’empire passerait à ses descendants ; et elles lui auraient répondu : « Aucun nom dans l’empire ne sera plus célèbre que celui des descendants de Claude. » Et, en effet, nous voyons aujourd’hui sur le trône un prince de cette famille, Constance, dont les descendants sont réservés, ce me semble, à l’illustration jadis prédite par les druidesses. J’ai parlé de cette circonstance à propos d’Aurélien, parce que c’est à lui-même que la réponse avait été faite.

XLV. Aurélien força l’Égypte à nous donner en tribut le verre, le papier, le lin, le chanvre, et ces tissus indigènes dont la durée est éternelle. Il avait commencé à construire au delà du Tibre des thermes pour l’hiver, parce que ce quartier manquait d’eau fraîche ; c’est lui également qui avait commencé, sur le bord de la mer, à Ostie, le forum, où l’on a dans la suite établi un prétoire public. Il enrichit ses amis, mais sans scandale et avec modération, pour les mettre au-dessus de la pauvreté, et voulant que la médiocrité de leur fortune ne pût exciter l’envie. Jamais il n’eut dans sa garde-robe une tunique de soie, et il n’en donna jamais à personne. Sa femme lui demandant la permission d’avoir un seul manteau de soie teinte en pourpre : « Non pas, dit-il ; car je n’entends point que le fil se vende au poids de l’or. » À cette époque, la livre de soie valait une livre d’or.

XLVI. Il ne voulait pas qu’on employât l’or dans les appartements, les tuniques, ou les chaussures, ni qu’on l’alliât avec l’argent. Il disait qu’il y avait plus d’or que d’argent dans la nature, mais que le premier s’en allait tous les jours en paillettes, en galons, ou par