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milieu d’eux ! Je vote donc pour son apothéose, et je pense que vous ferez tous comme moi. Quant à l’élection d’un successeur, je penche pour qu’on s’en remette à l’armée. Sinon, prenant sur vous une telle responsabilité, vous compromettez en même temps et I’élu et vous-mêmes. »

L’opinion de Tacite prévalut ; cependant, comme le sénat recevait message sur message, il rendit un sénatus-consulte qui déclarait Tacite empereur, comme nous le dirons dans sa biographie.

XLII. Aurélien n’a laissé qu’une fille, dont la postérité existe encore à Rome. Cet Aurélien, proconsul de Cilicie, et l’un des premiers sénateurs, moins respectable encore par son rang que par son caractère, et qui vit maintenant en Sicile, est le petit-fils de l’empereur. Mais comment se fait-il que, sur un si grand nombre de princes, il y en ait eu si peu de bons ? Car, d’Auguste à Dioclétien et Maximien, quelle longue liste d’hommes revêtus de la pourpre nous offrent les annales publiques ! Et parmi eux, en peut-on citer d’autres qu’Auguste lui-même, Vespasien, Titus, Nerva, Trajan, Adrien, les deux Antonin, Sévère, Alexandre fils de Mammée, Claude et Aurélien ? Quant à Valérien, il a été si malheureux, qu’on n’ose le mettre au rang des bons princes. Voyez donc comme il y en a peu ! N’est-il pas juste et vrai, ce mot d’un comédien du temps de Claude : « On mettrait sur un anneau la liste et le portrait de tous les bons empereurs » ? En revanche, quelle série de mauvais princes ! Car, sans parler des Vitellius, des Caligula, des Néron, quels hommes que les Maximien, les Philippe, et tant d’autres misérables, lie abjecte du trône ! Exceptons pourtant les Dèces, dont la vie et la mort rappellent les meilleurs temps de la république.