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pas sa nièce, mais son neveu : le plus grand nombre dit aussi la fille de sa sœur.

XL. L’hésitation d’un corps aussi respectable que le sénat et aussi prudent que l’armée, prouve combien il est difficile de remplacer un bon empereur. Après le meurtre d’un prince aussi rigide, I’armée s’en remit au sénat pour la nomination d’un successeur, disant qu’elle ne voulait pas le choisir parmi les meurtriers d’un si grand homme. Mais le sénat renvoya cette élection à l’armée, sachant par expérience que les empereurs de son choix n’étaient pas bien vus des soldats. Ils en agirent ainsi par trois fois : ce qui entraîna six mois d’interrègne ; et tous les magistrats, nommés par Aurélien ou par le sénat, restèrent en charge, à l’exception d’Arellius Fustus, que Falconius Probus remplaça dans le proconsulat d’Asie.

XLl. On lira peut-être avec plaisir la lettre même de l’armée au sénat.

« Les heureuses et vaillantes armées au sénat et au peuple romain. — Aurélien, notre empereur, a succombé sous la perfidie d’un seul homme, victime d’une erreur commise autant par les bons que par les méchants. Mettez-le au rang des dieux, pères conscrits, nos maîtres respectés, et donnez à l’empire un chef tiré de votre corps, mais digne de votre choix. Car nous ne voulons pour empereur aucun de ceux qui, par erreur ou scélératesse, ont participé à la mort d’Aurélien. »

On leur répondit par un sénatus-consulte, le troisième jour des nones de février. Le sénat s’était réuni solennellement dans la salle de Pompilius, Aurelius Gordien, consul, parla en ces termes : « Nous mettons sous vos yeux,