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lien. Sa mort coûta de vifs regrets au sénat ; mais elle en excita de bien plus vifs encore chez le peuple, qui aimait h l’appeler la Férule des sénateurs. Il régna six ans moins quelques jours, et ses exploits le firent placer au nombre des dieux. Je ne puis omettre un détail, auquel j’ai déjà fait allusion, parce qu’il concerne Aurélien. On a dit souvent que Quintillus, frère de Claude, étant en garnison en Italie, avait pris la pourpre à la nouvelle de la mort de son frère. Mais quand on sut qu’il avait Aurélien pour compétiteur, son armée tout entière l’abandonna ; puis, comme ses soldats ne voulaient pas écouter ce qu’il leur disait contre son rival, il s’ouvrit lui-même les veines, et mourut le vingtième jour de son avènement. Aurélien poursuivit avec tant de rigueur les crimes de toute espèce, les désordres, les vices, les factions coupables, qu’on peut dire qu’il en purgea l’univers.

XXXVIII. Je ne pense pas qu’il soit étranger à cette histoire, de dire que Zénobie gouverna l’Orient pour son fils Balbatus, et non pour Timolaüs ni Herennianus. On vit aussi sous Aurélien, une guerre de monnayeurs, excitée par un comptable, nomme Felicissimus. Il l’éteignit dans le sang ; mais elle lui coûta sept mille de ses soldats, comme nous l’apprend une de ses lettres à Ulpius Crinitus, consul pour la troisième fois, et qui venait de l’adopter.

« Aurélien Auguste à Ulpius, son père. — C’est comme une fatalité, que la révolte vienne sans cesse entraver mes desseins. Une sédition survenue dans Rome m’a