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l’armée tout entière et les sénateurs (un peu abattus peut-être, car ils voyaient Aurélien triompher, pour ainsi dire, de leur ordre), ajoutaient à la magnificence du cortège. On arriva vers la neuvième heure au Capitole, et, le soir seulement, au palais. Les jours suivants, on célébra des réjouissances publiques, représentations scéniques, combats du Cirque, chasses, gladiateurs et naumachies.

XXXV. Nous voulons mentionner un fait, conservé par la tradition et répété par l’histoire. On dit qu’Aurélien, en partant pour la guerre d’Orient, avait promis au peuple des couronnes de deux livres, s’il revenait vainqueur. Le peuple espérait qu’elles seraient en or : mais Aurélien, qui ne pouvait, ou ne voulait pas faire une telle dépense, fit fabriquer de ces couronnes de pain, appelées aujourd’hui pains de gruau ; or, chaque citoyen dut en recevoir une par jour durant toute sa vie, et même il transmit ce droit à ses enfants. C’est également Aurélien qui habitua le peuple a ces distributions de chair de porc, qui se font encore aujourd’hui. Il rendit plusieurs lois, et des lois fort utiles ; il établit des collèges de prêtres, éleva un temple au Soleil, et affermit l’autorité des pontifes. Il décréta même des rétributions aux architectes et aux ministres du culte. Après cela, il partit pour les Gaules, et délivra les Vindélitiens, assiégés par les barbares ; ensuite il repassa en Illyrie, et, à la tête d’une armée nombreuse, mais non innombrable, il déclara la guerre aux Perses, qu’il avait déjà si glorieusement vaincus pendant ses campagnes contre Zénobie. Il se trouvait près de Cénophrurium, point situé entre les villes d’Héraclée et de Byzance, lorsqu’il fut assassiné par la perfidie de son secrétaire, et de la main de Mucapore.

XXXVI. Or, comme un fait de cette importance ne peut