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plice. Pourtant, j’espère en la protection des dieux, qui n’ont jamais trahi les efforts de la république. »

Enfin, découragé, et de guerre lasse, il écrivit à Zénobie de se rendre, lui promettant la vie sauve. Voici la copie de sa lettre :

« Aurélien, maître du monde romain, vainqueur de l’Orient, à Zénobie et à tous ses alliés dans la guerre. — Vous eussiez dû me prévenir, en accomplissant de vous-mêmes l’ordre que vous transmet la présente : rendez-vous, et je vous garantis la vie sauve. Zénobie ira s’établir avec les siens dans la résidence que lui auront assignée les décrets du sénat ; elle livrera au trésor romain tout ce qu’elle possède en pierres précieuses, argent, or, soie, chameaux et chevaux. Palmyre conservera son indépendance. »

XXVII. Zénobie fit à cette lettre une réponse plus fière, plus insolente, que ne le comportait l’état de ses affaires, sans doute pour effrayer son ennemi. Voici sa lettre :

« Zénobie, reine d’Orient, à Aurélien Auguste. — Personne, avant toi, n’avait fait par écrit une telle demande ; à la guerre, on n’obtient rien que par le courage. Tu me dis de me rendre, comme si tu ne savais pas que la reine Cléopâtre a préféré la mort à toutes les dignités qu’on lui promettait. Les secours de la Perse ne me manqueront pas : à chaque instant ils peuvent arriver. J’ai pour moi les Sarrasins et les Arméniens. Vaincu déjà par les brigands de la Syrie, Aurélien, comment pourrais-tu résister aux troupes que l’on attend de toutes parts ? Alors, sans doute, tombera cet orgueil ridicule,