Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/295

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XX. Ensuite, on consulta la plupart des sénateurs, dont nous nous dispenserons de rapporter les avis : les uns étendant la main, les autres allant se ranger à côté de ceux dont ils partageaient le sentiment, la plupart enfin donnant de vive voix leur adhésion, le sénatus-consulte fut rédigé. Puis on se rendit au temple ; les livres furent examinés, les vers publiés ; l’eau lustrale purifia la ville, on chanta les hymnes pieux, on fit une procession solennelle autour des murs, on immola les victimes promises, ct ainsi furent accomplies les solennités prescrites. .Voici la lettre de l’empereur au sujet des livres Sibyllins : je la citerai tout entière, comme un témoignage irrécusable.

« Il me semble étonnant, sénateurs, que votre sainteté ait tardé si longtemps Ii ouvrir les livres Sibyllins : comme si vous délibériez dans une assemblée de chrétiens, et non dans le temple des dieux immortels ! Hâtez-vous donc, et, par la purification des prêtres, par les cérémonies imposantes de la religion, assistez l’empereur, qui souffre de la position difficile où se trouve la république. Que l’on examine les livres sacrés ; que l’on s’acquitte envers les dieux des devoirs qui auraient dû leur être déjà rendus. Toutes les dépenses, les captifs de toute nation, les victimes royales, loin de les refuser, je vous les offre avec empressement ; car il ne peut y avoir de honte à vaincre avec l’aide des dieux. C’est ainsi que nos pères ont entrepris, ainsi qu’ils ont terminé tant de guerres. Quant aux dépenses, j’y ai pourvu en écrivant au préfet du trésor. D’ailleurs, vous avez à votre disposition la caisse de l’État, et je le trouve plus riche que je ne le désire. »

XXI. Aurélien, voulant livrer bataille, avait réuni tous les corps d’armée, lorsqu’il essuya près de Plaisance une défaite si désastreuse, que l’empire en fut ébranlé.