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XVIII. Mais il est certain, qu’avant d’arriver à l’empire, Aurélien avait commandé toute la cavalerie, quand ses chefs eurent encouru la disgrâce de Claude, pour avoir combattu sans ses ordres. Dans le même temps, il fit la guerre avec le plus grand succès aux Suèves et aux Sarmates, et il remporta sur eux une victoire signalée. Cependant il fut lui-même battu par les Marcomans, grâce à une méprise funeste. En effet, ils attaquèrent à l’improviste, quand on ne croyait pas avoir à les repousser en avant ; et comme on se préparait à les poursuivre, tous les environs de Milan furent dévastés ; mais un peu plus tard, les Marcomans furent vaincus à leur tour. Dans le fort de la terreur que causaient leurs ravages, de violentes séditions éclatèrent à Rome ; et tout le monde craignit de voir se renouveler les désastres qui avaient eu lieu sous Gallien. Alors on eut recours aux livres Sibyllins, qui ont rendu à Rome tant de services ; et l’on y trouva l’ordre de faire des sacrifices dans certains lieux, que ne pourraient franchir les ennemis. On accomplit toutes les cérémonies qu’ils prescrivaient, et ainsi furent arrêtés ces barbares, qu’Aurélien battit ensuite séparément. Nous allons donner textuellement le sénatus-consulte, en vertu duquel les Clarissimes ordonnèrent l’inspection des livres sacrés.

XIX. Le troisième jour des ides de janvier, Fulvius Sabinus, préteur urbain, s’exprima ainsi : « Nous soumettons à vos lumières, pères conscrits, l’avis des pontifes, et la lettre de l’empereur, ordonnant l’inspection des livres Sibyllins, lesquels nous donnent l’espoir de terminer la guerre, conformément à la sainte volonté des