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Aurélien, qui, grâce à votre choix, sera bientôt consulaire lui-même. »

XV. Je n’ajouterai pas d’autres détails : Valérien remercia Crinitus, et les formalités e l’adoption s’accomplirent suivant l’usage. Je me rappelle avoir lu dans un livre grec une assertion que je ne crois pas devoir taire : c’est que Valérien aurait ordonné à Crinitus d’adopter Aurélien, à cause de sa pauvreté. Mais je ne discuterai pas cette question ; et, puisque j’ai rapporté plus haut une lettre qui faisait remise à Aurélien des frais de son consulat, je dois dire pourquoi j’ai fait mention d’un détail, en apparence si frivole. Nous avons vu naguère le consulat de Furius Placidus donner lieu dans le Cirque aux plus étranges folies ; il semble que les conducteurs de chars y aient gagné non des présents, mais un patrimoine ; car on leur donna des tuniques mi-soie, des franges précieuses, et même des chevaux, au grand scandale des gens modérés. Ainsi, le consulat est donné aux richesses et non plus à l’homme ; pourtant, dans le cas même où il est accordé au mérite, devrait-il donc ruiner ceux qui le reçoivent ? Que nous sommes loin de ces temps vertueux ! et la brigue populaire nous en éloigne chaque jour davantage. Quant à nous, selon notre habitude, nous éviterons encore de nous expliquer là-dessus.

XVI. De pareils antécédents avaient fait à Aurélien, dès le règne de Claude, une position tout exceptionnelle. Aussi, à la mort de ce prince, que suivit bientôt celle de son frère, Aurélien se trouva seul maître de l’empire, grâce à la fin tragique d’Aureolus, à qui Gallien avait jadis accordé la paix. Dans cet endroit, il y a, même chez les historiens grecs, une