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chers ituréens, six cents Arméniens, cent cinquante Arabes, deux cents Sarrasins, et quatre cents auxiliaires de la Mésopotamie ; vous avez la troisième légion, la légion Heureuse, et huit cents cavaliers portant cuirasse. Vous aurez avec vous Hartomond, Haldegaste, Hildemond et Cariovisque. Les vivres nécessaires ont été expédiés à tous les camps par les préfets. C’est à vous de faire votre plan de campagne, d’après vos connaissances et votre habileté, et de prendre vos quartiers d’hiver dans un pays où rien ne vous manquera. Tâchez de découvrir le campement des ennemis, et de savoir au juste leur nombre et leur force. Veillez a ce que l’on ne consomme pas en pure perte le vin, le pain ni les traits : vous savez combien cela est précieux à la guerre. Je compte sur vous, avec l’aide de Dieu, comme on compterait sur Trajan lui-même, s’il vivait encore ; et le général à la place duquel je vous envoie, ne le cède pas à ce grand homme. Vous pouvez, vous et Ulpius, compter sur le consulat pour l’année prochaine, à la place de Gallien et de Valérien ; le onzième jour des calendes de juin, vous entrerez en charge. L’État en payera tous les frais, car personne ne mérite mieux cette faveur que ceux qui, après l’avoir servi de longues années, sont restés pauvres. »

On voit par cette lettre même ce que c’était qu’Aurélien, et ce fut un grand homme en effet : on n’arrive guère au rang suprême, sans avoir, des sa jeunesse, passé par tous les degrés de la vertu.

XII. Lettre au sujet du consulat. « Valérien Auguste à Élius Xiphidius, préfet du trésor. — Nous avons nommé Aurélien consul. Mais, pour que sa pauvreté, qui l’honore, et le met au-dessus de tous, n’empêche pas les représentations du Cirque, vous lui compterez trois cents antonins d’or, trois mille petits philippes d’argent et