Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/277

Cette page n’a pas encore été corrigée

plus zélés de l’État des récompenses plus considérables que celles qui sont affectées à leur rang, surtout quand leur vie honore la position qu’ils occupent : car il ne faut pas tenir compte seulement du grade, mais aussi des services. Malheureusement, une justice rigoureuse défend de prélever, sur les dons offerts par les provinces, au delà de ce qui est assigné à chaque grade. Quant au vaillant Aurélien, nous l’avons nommé inspecteur et directeur de tous les camps : c’est un homme à qui nous-même, et la république avec nous, de l’aveu unanime de l’armée tout entière, nous avons de telles obligations, qu’il n’est pas de récompenses au-dessus de son mérite : à peine en est-il qui soient dignes de lui. En effet, que manque-t-il à sa gloire ? N’est-il pas l’égal des Corvinus et des Scipion, lui, le libérateur de l’Illyrie, le restaurateur des Gaules, lui, enfin, le modèle accompli du général ? Et cependant je ne puis accorder à un si grand homme, pour reconnaître ses services, au delà de ce que permettent l’ordre général et l’administration régulière de l’État. Je m’en remets donc à votre dévouement, mon cher Albinus, pour faire offrir à ce héros, tout le temps de son séjour à Rome, seize pains militaires de première qualité, quarante pains de munition, quarante mesures de vin ordinaire, la moitié d’un cochon, deux poules, trente livres de charcuterie, quarante livres de bœuf, une mesure d’huile fine, une d’huile ordinaire, une de graisse, une de sel, et une quantité suffisante d’herbes et de légumes. De plus, comme il mérite certainement de faire exception, vous verrez à ce qu’on lui fournisse un supplément de fourrages. Pour sa personne et ses dépenses, il recevra de vous par jour deux antonins d’or, cinquante petits philippes d’argent, et cent deniers d’airain. Le reste lui sera compté par les employés du trésor ».