Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/275

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il porte l’anneau et le bracelet ; qu’il panse lui-même son cheval ; qu’il ne vende pas le fourrage de sa monture ; qu’il ait surtout grand soin du mulet de la compagnie. J’entends que les soldats soient entre eux aussi complaisants que des esclaves ; que les médecins les traitent gratis ; qu’on ne donne rien aux aruspices ; je veux qu’on respecte les femmes : quiconque fera du désordre, sera battu de verges. »

VIII. J’ai retrouvé dernièrement, à la bibliothèque Ulpienne, dans les annales officielles, une lettre autographe de l’empereur Valérien, où il parle de notre héros. Je me garde bien d’en changer un seul mot : la voici.

« Valérien Auguste au consul Antoninus Gallus. — Vous me grondez dans une lettre confidentielle, d’avoir donné mon fils Gallien à Postumius, de préférence à Aurélien, pensant, dites-vous, que les enfants doivent, comme les armées, être toujours confiés au plus sévère. Vous cesserez de penser ainsi, quand vous saurez ce que c’est que la sévérité d’Aurélien : sévérité pressante, excessive, accablante, et peu faite pour le temps où nous sommes. J’en atteste les dieux : connaissant la frivolité naturelle de mon fils, j’ai eu peur qu’Aurélien ne le punît trop durement pour quelque légèreté qu’il aurait commise. »

On voit par cette lettre quelle était la sévérité d’Aurélien, puisque l’empereur lui-même avoue qu’il en a eu peur.

IX. Une autre lettre du même empereur contient l’éloge d’Aurélien ; en voici la copie : l’original est aux archives de la préfecture urbaine. Aurélien arrivait à Rome, et on lui avait décerné la haute paye de son grade.

« Valérien Auguste à Cejonius Albinus, préfet de la ville. — Nous voudrions bien donner aux serviteurs les