Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/273

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l’auteur déjà cité nous a transmis ces paroles telles que je mes donne en latin, je n’ai pas cru devoir les supprimer.

VII. Il était tribun de la sixième légion Gallicane, près de Mayence, lorsque les Francs passèrent le Rhin, et se répandirent par toute la Gaule. Il les tailla en pièces, leur tua sept cents hommes, et fit trois cents prisonniers qu’il vendit comme esclaves. Ce nouvel exploit donna lieu à ce nouveau refrain : « Nous avons tué mille guerriers francs, et mille Sarmates : Il nous faut mille, mille, mille, il nous faut mille Perses. » Nous avons déjà dit l’effroi qu’il inspirait au soldat ; aussi n’eut-il jamais qu’un exemple à faire, et la même faute ne se représenta plus. On sait la punition étrange d’un soldat, convaincu d’adultère avec la femme de son hôte : aux sommets de deux arbres, violemment rapprochés, on lia les jambes du coupable, et les deux arbres, en reprenant leur position naturelle, emportèrent chacun une moitié de son cadavre palpitant : exécution terrible, et qui glaça l’armée tout entière. Voici quelques lignes de sa main, adressées à un lieutenant : « Si tu veux rester tribun, non, si tu veux vivre, empêche la maraude. Qu’on ne s’avise de voler ni un poulet, ni un mouton ; qu’on ne touche pas au raisin ; qu’on respecte les moissons ; qu’on n’obtienne de force ni l’huile, ni le sel, ni le bois : qu’on se contente de la ration. C’est du butin fait sur l’ennemi, et non des larmes des provinces, que le soldat doit vivre. Il faut des armes en bon état, des ustensiles bien entretenus, des chaussures solides, et des habillements neufs pour remplacer les vieux. Que le soldat garde sa paye dans son ceinturon, au lieu de la perdre au cabaret ;