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enfance, fut entouré presque entièrement par un serpent que l’on ne put jamais tuer. Ce que voyant, la mère avait défendu qu’on y touchât : c’était, dit-elle, un génie familier. Autre circonstance : l’empereur d’alors ayant offert au Soleil un petit manteau de pourpre, la prêtresse, dit-on, en fit un hochet pour son fils. Chose plus surprenante encore : un aigle enleva de son berceau l’enfant enveloppé de ses langes, et le porta, sans lui faire de mal, près du temple sur un autel, où par bonheur il n’y avait point de feu allumé. Enfin, il raconte que dans son étable il était né un veau d’une grandeur prodigieuse, blanc, mais marqué de taches pourprées, figurant d’un côté un oiseau, et de l’autre une couronne.

V. Ces détails ne sont pas les seuls que je me rappelle avoir lus dans le même historien : il dit, par exemple, qu’après la naissance d’Aurélien, il poussa dans la cour de sa mère un rosier rouge, ayant le parfum de la rose et des pétales d’or. Plus tard, pendant ses campagnes, Aurélien lui-même eut plusieurs présages de l’empire qui l’attendait, ainsi que l’événement l’a fait voir. Comme il entrait dans Antioche, porté sur un char, à cause d’une blessure qui l’empêchait de monter à cheval, un manteau de pourpre, tendu pour lui faire honneur, se détacha et vint justement lui tomber sur les épaules. Il voulut pourtant monter à cheval, parce qu’on n’aimait pas alors à voir faire usage de chars dans les villes ; et, dans sa précipitation, il sauta sur le cheval de l’empereur, qui se trouva là par hasard ; puis, s’apercevant de sa méprise, il monta sur le sien. Quand il se rendit en ambassade chez les Perses, on lui offrit une coupe, comme les rois de Perse en donnent ordinairement aux empereurs : elle représentait le Soleil avec les attributs