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Pourtant, si je ne me trompe, nous avons les Éphémérides écrites de ce grand homme, et même la relation authentique de ses guerres : vous devriez les prendre et les mettre en ordre, en y ajoutant des détails sur sa vie. Vous les trouverez dans les annales officielles, où il faisait, jour par jour, consigner tous ses actes, et que vous étudieriez avec conscience. Je mettrais aussi à votre disposition les annales de la bibliothèque Ulpienne. Faites-moi donc le plaisir, puisque cela vous est si facile, de composer une Vie d’Aurélien. » J’ai dû obéir. Je me suis entouré des livres grecs et de tous les documents qui m’étaient nécessaires ; j’en ai pris ce qui m’a paru digne de mémoire : c’est l’ouvrage que je vous envoie. Veuillez agréer ce faible présent ; et s’il ne vous paraît pas complet, lisez les originaux grecs, et même les manuscrits officiels de la bibliothèque Ulpienne : elle vous sera toujours ouverte.

II. Dans cette même conversation, on parla de Trébellius Pollion, qui a publié la vie des empereurs tant obscurs que célèbres, depuis les deux Philippes jusqu’à Claude et à son frère Quintillus. Et, comme Tiberianus avançait que Pollion était souvent négligé, souvent incomplet, je répondis à cela, qu’en fait d’historiens, il n’y en avait pas un seul dont l’exactitude fût parfaite en tous points ; et je citai bien des passages de Tite-Live, de Salluste, de Cornelius Tacite, et de Trogue Pompée, où l’erreur est manifeste. Il finit par se rendre à mon avis, et, me rendant la main gracieusement : « Eh bien, me dit- il, faites comme vous l’entendrez, écrivez comme il vous plaira ; on peut mentir à son aise en compagnie de ces grands hommes, les maîtres admirés de l’éloquence historique. »