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13. Incendiariæ aves. — Voir, sur ces oiseaux de mauvais augure, ce que dit Pline le Naturaliste, liv. x, ch. 13, et les notes qui accompagnent cet endroit, tant dans l’édition de Lemaire que dans celle de la collection Panckoucke. Du reste, on n’y trouve rien de déterminé quant à l’espèce d’oiseaux à qui cette fâcheuse épithète avait été dévolue.

14. Per portam Libitinensem. On appelait porte Libitine, à Rome, celle par laquelle on portait les morts hors de la ville, ou bien encore une porte de l’amphithéâtre par laquelle on retirait les gladiateurs tués aux jeux. Il est probable qu’il est question ici de cette dernière. Libitine est une qualification de Proserpine présidant aux funérailles, et y soumettant les mortels suivant son caprice, ad libitum.

15. Denarios septingenos vicenos quinos. Casaubon évalue cette somme exorbitante à environ 705 louis d’or de notre monnaie, hodiernæ pecuniæ æstimatione valent, ὡς ἔγγιστα, aureis septingenis quinis, et il fait observer qu’elle paraît être encore au-dessous de la vérité : car, dit-il, si, comme il est relaté par les actes publics, Commode a combattu 735 fois, septingenties tricies quinquies, comment se fait-il qu’ici le nombre des deniers donnés, en en comptant un pour chaque fois, ne soit que de 725, septingenos vicenos quinos ? Il propose en conséquence tricenos, au lieu de vicenos, ce qui n’est pas dénué de fondement ; car Commode a sans doute voulu égaler le nombre des deniers qu’il donnait, au nombre de couronnes qu’il avait reçues au théâtre.

16. Caput dempsit, quod Neronis esset. Il est certain que Commode enleva la tête du colosse pour y mettre la sienne ; mais la tête était celle du soleil, et non celle de Néron : c’est Adrien par qui en avait fait la dédicace. On trouve dans la Vie d’Adrien Spartien, qu’en effet autrefois cette tête représentait l’image de Néron, mais que depuis elle avait été consacrée par Adrien au Soleil : Hoc simulacrum post Neronis vultum, cui antea dicatum fuerat, Soli consecrasset (Hadrianus). Dion se contente de dire qu’il enleva la tête du colosse et la remplaça par la sienne : Τοῦ κολοσσοῦ τὴν κεφαλὴν ἀποτεμῶν (Vie de Commode, ch. xxii). Mais Hérodien dit positivement que cette tête était alors celle du Soleil : Τοῦ μεγίστου ἀγάλματος κολοσσαίου, ὅπερ σέβουσι Ῥωμαῖοι, εἰκόνα φέρον Ἡλίου, τὴν κεφαλὴν ἀποτεμὼν, ἱδρύσατο ἑαυτοῦ. On voit en outre, par ce passage d’Hérodien, que cette statue était un objet de vénération pour les Romains, ce qui n’eut pas été si elle eût encore représenté Néron.