Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/233

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puissent décider de la vie des préfets, des consuls, des sénateurs. »

LXVII. Je sais, grand Constantin, ce qu’on risque à dire de telles choses à un empereur qui s’est livré à ces sortes de gens ; mais heureusement la république n’a rien à craindre, puisque vous avez compris tout le mal qu’on pouvait attendre de pareils fléaux, et comment ils se rendent maîtres des princes, et que vous les méprisez au point de ne pas permettre qu’ils portent la chlamyde, et de ne les employer qu’aux plus bas services de votre maison. Ce qui fait le plus d’honneur à Alexandre, c’est que jamais il n’admit personne seul avec lui dans son palais, excepté le préfet de Rome, et c’était Ulpien ; et qu’il ne laissa personne faire trafic de ses faveurs, ou lui parler mal des autres : témoin la mort de Turinus, qui l’avait plusieurs fois vendu comme sot et insensé. Bien plus, si parmi ses parents ou ses amis Alexandre trouvait des gens de mauvaises mœurs, il les punissait ; à moins qu’une amitié ou une liaison trop ancienne ne permît pas tant de sévérité ; alors il les éloignait en disant : « L’amour de la république entière me dédommagera bien de leur amitié. »

LXVIIl. Et afin que vous sachiez quels furent les hommes qu’il admit à son conseil, c’étaient Fabius Sabinus, fils de l’illustre Sabinus, et qui fut le Caton de son siècle ; Domitius Ulpianus, savant jurisconsulte ; Titius Gordianius, père de l’empereur Gordien, et lui-même personnage très distingué ; Julius Paulus, savant jurisconsulte ; Claudius Venatus, orateur très distingué ; Pomponius, savant jurisconsulte ; Alphenus, Aphricanus, Florentinus, Martianus, Callistrate, Hermogène, Venuleius, Triphonius, Metianus, Celse, Proculus, Modestinus, tous professeurs de droit, et disciples du célèbre Papinien ; tels furent les amis et les compagnons de l’empereur Alexandre, comme l’ont écrit Acholius et Marius Maximus. Je citerai encore