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vait pas intéresser son honneur : il distribuait les biens des condamnés ; mais il ne donnait ni l’or, ni l’argent, ni les pierreries : tout cela était porté au trésor ; il donnait des inspections civiles, jamais de militaires ; il donnait des intendances, des régies. Il changeait souvent les agents du fisc, et ne les laissait pas plus d’une année en exercice, haïssant même les meilleurs, et les appelant « un mal nécessaire. » Quant aux gouverneurs de provinces, aux proconsuls, aux lieutenants, leur nomination n’était point une faveur, mais le fruit de son jugement et des délibérations du sénat.

XLVII. En temps de guerre, il disposait les soldats de manière à ce qu’ils reçussent leurs vivres dans les stations, et qu’ils ne fussent pas obligés comme autrefois de porter la provision de dix-sept jours, si ce n’était en pays ennemi : et là encore, il les soulageait au moyen de mulets et de chameaux, disant qu’il devait avoir plus de soin des soldats que de lui-même, puisque le salut public dépendait d’eux. Il allait visiter les soldats malades jusque dans leurs tentes, fussent-ils des derniers rangs de l’armée ; il les faisait transporter en chariots, et leur fournissait toutes les choses nécessaires. S’il y en avait de plus gravement affectés, il les plaçait dans les villes et les campagnes chez des pères de famille, et sous la garde d’honnêtes femmes, remboursant les dépenses qu’ils avaient pu faire, soit qu’ils se rétablissent, soit qu’ils mourussent.

XLVIII. Un sénateur d’ancienne famille, Ovinius Camillus, homme habitué à la mollesse, voulut se révolter et tenta de s’emparer du trône. Cette nouvelle étant arrivée aux oreilles de l’empereur, avec les preuves du fait, il le manda au palais, et lui rendit grâce de ce qu’il se chargeait volontairement du soin de la république, fardeau que tous les gens de bien refusent, quand on le leur impose. II alla ensuite au sénat, et cet homme, que