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les eunuques faisaient argent de tout. Cette race d’hommes ont leur but en cherchant ainsi a pénétrer tous les secrets du palais, c’est de paraître savoir quelque chose à eux seuls, d’y parvenir souvent, et d’obtenir en échange des faveurs ou de l’argent. Et puisque nous sommes venus à parler de publications, toutes les fois qu’il voulait donner des gouvernements à des provinces, nommer des intendants ou des inspecteurs, c’est-à-dire des administrateurs comptables, il faisait afficher leurs noms, avec avis, si l’on avait connaissance de quelque chose à leur imputer, de venir en faire la déposition, appuyée sur des preuves manifestes, et que celui qui accuserait sans preuves, subirait la peine capitale. II disait qu’il était « inouï qu’on ne fît pas pour les gouvernements de provinces, à qui sont confiées la fortune et la vie des hommes, ce que faisaient les chrétiens et les juifs, en publiant les noms de ceux qui voulaient se faire ordonner prêtres. »

XLVI. II assigna des traitements aux suppléants, quoiqu’il eût dît bien souvent « qu’on ne devait élever aux charges de l’État que ceux qui pouvaient les gérer par eux-mêmes, sans avoir besoin de suppléants : » il ajoutait « que les militaires avaient leurs fonctions, les lettrés les leurs ; qu’ainsi chacun devait faire ce qu’il savait faire. » Les trésors trouvés, il les abandonnait à ceux qui les avaient découverts ; s’ils étaient considérables, il y faisait participer quelques-uns des officiers de sa maison. Il repassait en lui-même les noms de ceux à qui il avait fait des présents, et en avait la note écrite. S’il avait connaissance que quelques-uns n’eussent rien demandé, ou n’eussent demandé que peu pour les dépenses de leur maison, il les faisait venir et leur disait : « Pourquoi ne demandez-vous rien ? Voulez-vous donc que le sois votre débiteur ? Demandez et qu’il ne soit pas dit qu’un particulier ait à se plaindre de moi. » II avait soin de ne donner que ce qui ne pou-