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de mathématiques, de mécanique, n’architecture, aux leçons desquels les pauvres de condition libre pouvaient envoyer leurs enfants moyennant une rétribution en nature. Même dans les provinces il traita les orateurs du barreau avec beaucoup de déférence, et accorda des vivres à plusieurs d’entre eux dont le désintéressement était notoire. Il confirma les lois qui fixent l’âge d’admission aux magistratures, et les observa lui-même très scrupuleusement. Il assistait souvent aux spectacles des théâtres, et voulut réparer celui de Marcellus. À différentes villes bouleversées par des tremblements de terre, il envoya, sur le produit des impôts, de quoi reconstruire leurs édifices tant publics que particuliers. Pour l’ornement des temples, il y employa tout au plus quatre ou cinq livres d’argent ; mais de l’or, il n’y en mit pas la plus légère parcelle, pas la plus mince feuille, murmurant en lui-même ce vers de Perse :

De quelle utilité l’or est-il dans un temple ?

XLV. Il eut à soutenir des guerres dont je parlerai dans leur ordre. Je dirai d’abord qu’il s’était fait une loi sur ce qu’il devait taire ou divulguer. Or, le secret des guerres était inviolable pour lui. On annonçait publiquement les jours de départ, et deux mois à l’avance, on affichait l’édit conçu en ces termes : « Tel jour, à telle heure, je sortirai de Rome, et, s’il plaît aux dieux, je coucherai à la première station. » L’édit donnait ensuite l’ordre des stations ou étapes, puis des garnisons, puis des lieux où on devait prendre des vivres, jusqu’aux frontières du pays ennemi. À partir de là, silence complet : on marchait, et les barbares n’avaient aucun moyen de connaître les intentions de Rome. Aussi, jamais il ne fut trompé dans ses calculs : et il disait qu’il ne voulait pas mettre les gens de sa cour à même de faire trafic de ses projets, comme du temps d’Héliogabale, où