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XLII. Il se trouvait souvent avec le peuple aux bains, tant à ceux qu’il avait fait construire qu’aux anciens, et surtout dans l’été, et s’en retournait au palais en habit de baigneur, n’ayant pour toute distinction qu’un surtout d’écarlate. II ne voulait jamais pour coureur qu’un de ses esclaves, disant que ce métier était indigne d’un homme libre : de même pour ses cuisiniers, ses pêcheurs, ses foulons, ses étuvistes, ce furent toujours des esclaves ; et s’il lui en manquait un, il l’achetait. Il n’y eut sous son règne qu’un seul médecin du palais qui fût aux appointements, les autres, au nombre de six, recevaient chacun deux ou trois pains, dont un de première qualité. Lorsqu’il faisait des promotions de juges, suivant une coutume des anciens, rapportée par Cicéron, il leur fournissait de l’argenterie et toutes les choses nécessaires. Ainsi les présidents des provinces recevaient vingt livres pesant d’argenterie, six coupes évasées, deux mulets, deux chevaux, deux costumes de juge, un vêtement de ville, un habit de bain, cent auréus, un cuisinier, un muletier ; s’ils n’étaient pas mariés, comme ils ne pouvaient se passer de femme, il leur donnait une concubine. Ils devaient restituer, en sortant de charge, Ies mules, les mulets, les chevaux, les muletiers et les cuisiniers. Le reste était pour eux, s’ils avaient bien géré ; sinon, ils rendaient le quadruple, outre l’amende, en cas de malversation ou de péculat.

XLIII. Le nombre des lois qu’il établit est considérable. II permit à tous les sénateurs d’avoir dans Rome des voitures et des carrosses enrichis d’ornements en argent. Il pensait qu’il était de la dignité romaine que les sénateurs d’une si grande ville n’allassent point à pied. Tous les consuls qu’il créa, soit ordinaires, soit subrogés, il les