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Il n'a rien avalé depuis.

"Seigneur ! Mais pourquoi n'avoir pas appelé un médecin ?

"Il ne le voulait pas, monsieur. Vous savez à quel point il est impérieux. Je n'ai pas osé lui désobéir. Mais il n'en a plus pour longtemps, comme vous le constaterez par vous-même dès que vous poserez les yeux sur lui.

Il formait en effet une vue désolante. Dans la lumière timide d'un novembre brumeux, sa chambre de malade était un lieu lugubre, mais c'était cette face livide, décharnée, qui me fixait du lit, qui me glaça le cœur. Ses yeux étaient brillants de fièvre, une rougeur malsaine couvrait ses pommettes, et des croûtes sombres s'accrochaient à ses lèvres; les mains émaciées sur la courtepointe tressautaient sans cesse, sa voix était rauque et haletante. Il gisait inerte lorsque j'entrais dans la chambre, mais ma vue apporta une lueur de reconnaissance à ses yeux.

"Hé bien, Watson, on dirait que nous sommes tombés bien bas," dit-il d'une voix faible, mais avec un peu de sa vieille insouciance.

"Mon cher ami !" m'écriais-je, l'approchant.

"Reculez ! Reculez immédiatement !" dit-il de ce ton sec de commandement que je n'avais associé qu'aux moments de crise. "Si vous m'approchez, Watson, je vous ordonnerai de quitter la maison."

"Mais pourquoi ?"

"Parce que je le souhaite. N'est-ce pas assez ?"