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LES HOMOSEXUELS

mée particulière, surtout celui qui se tient peu après le premier de l’an, dans lequel sont exhibées les nouvelles toilettes, qui, souvent, sont l’œuvre de ceux mêmes qui les portent. Quand, l’année dernière, j’allai voir ce bal avec quelques autres docteurs, il y avait là environ 800 personnes. Sur les dix heures les vastes salles sont encore presque vides. Ce n’est que vers onze heures qu’elles commencent à s’animer. Beaucoup de visiteurs sont en toilette de soirée ou en toilette de ville, beaucoup d’autres sont costumés. Quelques-uns se présentent avec des masques épais, en dominos impénétrables : ils vont et viennent sans que personne se demande qui ils sont ; d’autres soulèvent le masque vers minuit ; certains viennent en vêtements de fantaisie ; une grande partie de l’assistance est en habits de femme, souvent en toilette simple, parfois en toilette très riche. J’y vis un Américain du Sud, avec une robe de Paris, dont le prix devait dépasser 2 000 francs.

Beaucoup dans leur aspect et leurs mouvements paraissent si féminins, que les connaisseurs eux-mêmes ont peine à reconnaître un homme. Je me souviens avoir examiné, à un de ces bals, une domestique, avec un officier de police fort expéri-