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LES HOMOSEXUELS

attend avec impatience son retour, il aura alors congé ce soir, on ira au cirque ; mais avant cela, le soldat dépose sa pièce de 50 pfennigs, — qu’il a reçue comme extra-solde ce jour-là, — dans la tirelire qui se trouve chez son ami.

Un jour encore plus important, c’est la réception à la compagnie pour l’anniversaire de l’empereur : « Kaisersgeburtstagskompagnievergnügen » L’homosexuel s’y rend en qualité de « cousin » avec son ami. Son cœur est rempli d’une félicité touchante quand il fait danser la jeune fille préférée par le soldat, il ne sait même pas comment elle est, car il n’a regardé que lui et en tenant la jeune fille dans ses bras, il ne pensait qu’à l’autre. Parfois le capitaine lui adresse la parole en sa qualité de cousin de son soldat ou du sous-officier. Mais il arrive que l’homosexuel ne peut pas, à sa grande douleur, participer à cette fête ; c’est que quelques jours avant, il était à table, dans une société, avec un des officiers présents.

Les raisons qui incitent le soldat aux relations homosexuelles, sont faciles à démêler : d’abord c’est le désir de rendre son existence dans la capitale un peu plus confortable : meilleure table, bons vins, cigares, endroits de plaisir. Ensuite il arrive