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LES HOMOSEXUELS

mation des pronoms masculins ; ainsi Paul devient Pauline, Fritz Frieda, Erich Erika, George Georgette, Théodore devient Dorchen ou Thea et Otto Ottilie ou Otero.

Une chanson uranienne, — qui raconte comment une mère, à la nouvelle que son fils est devenu « pervers », accourt chez lui et celui-ci la calme en montrant, comme preuve de sa normalité, les lettres d’amours à lui adressées et signées Louise, — finit ainsi :


Et quand Maman partait,
Au moment du baiser d’adieux
Je pensai dans mon for intérieur
Comme c’est heureux, chère Maman,
Que tu ignores
Que ma Louise — s’appelle Louis.


Souvent on ajoute à ces noms encore un supplément ; ainsi pour le nom Juste, nous aurons une Schmalzjuste, Klammerjuste, Klamottenjuste, Handschuhjuste, Blumenjuste, pour Karoline nous aurons Spitzenkaroline et Umsturzkaroline (car avec ses gestes larges elle renverse au moins un bock chaque jour) nous aurons une Kæseklara, une Lausepanla, etc.

Il y a des uraniens qui ont des noms tirés du vieil allemand : Hildegarde, Kunégunde, Thus-