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LES HOMOSEXUELS

sais pas si je leur ai rendu service, et pourtant cela me cause une joie profonde, de leur avoir conservé la vie et de les avoir conservés à la vie.

Il y a aussi des réunions homosexuelles régulières, des soirées ; là aussi on rencontre une personnalité autour de laquelle se groupent les autres, mais chacun y paye son écot.

Pendant de longues années le Club « Lohengrin » était le plus fréquenté ; les séances avaient lieu dans une taverne connue sous le nom de « Reine ». Ici c’est la musique qui dominait.

D’autres clubs comme la Société des monistes ou la Société des platoniques ont un caractère plutôt littéraire. Il y a aussi à Berlin des cabarets fréquentés spécialement par les uraniens.

Dans toutes ces réunions la vraie sexualité se trouve au second plan, comme dans les cercles des normosexuels. Le trait d’union chez eux consiste simplement dans le sentiment de solidarité résultant de fatalités parallèles. À part ces sociétés d’un caractère plutôt privé, il y en a d’autres, encore plus importantes et qui sont accessibles à tout le monde.

Qu’il y ait des restaurants, des hôtels, des maisons de famille, des établissements de bains,