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LES HOMOSEXUELS

niens isolés aux faits et gestes des groupes uraniens.

Si, parmi les homosexuels, beaucoup vivent dans une solitude voulue, qui passe insoupçonnée dans le flot montant des grandes villes, et si d’autres se consacrent uniquement à une seule personne ; il en est un nombre non moins respectable qui recherchent le contact d’autres homosexuels et même de groupes homosexuels. Pour cela Berlin fournit ici encore des occasions innombrables.

On doit regretter de voir certains uraniens qui par leur distinction et l’étendue de leur savoir pourraient figurer honorablement dans certaines sphères, finir par se trouver mal à l’aise dans les milieux composés d’hommes normaux. Les compliments et les marques hypocrites, les toasts aux dames qui leur sont souvent adressés, tout cela leur devient de plus en plus pénible et s’ils trouvent un beau jour une société où se mouvoir librement et où se faire comprendre, alors ils s’isolent de plus en plus du reste du monde.

La vie mondaine pour les uraniens de Berlin, se présente sous les formes les plus variées. Elle est de plus animée, aussi bien dans les cercles fermés que dans les endroits accessibles à tous.