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LES HOMOSEXUELS

racha du frère du référendaire qui, quelque temps auparavant, avait tenté de se tuer pour un étudiant qui ne répondait pas à son amour. Ce ne fut, que quand ce dernier couchait à l’hôpital gravement malade, que les deux frères ont reconnu leur prédisposition bizarre, chose dont ils ne se doutaient point jusqu’alors. — Donc, peu à peu, il en résulta une seconde liaison amoureuse, entre l’ingénieur et l’autre tailleur et c’était un spectacle vraiment comique que de voir les deux beaux et solides gaillards se promenant le dimanche dans le Grunwald, avec leurs deux petits bonshommes de tailleurs pour dames : Villy et Hans.

Il n’est pas rare de constater à Berlin, qu’il y a des parents qui s’accommodent de la nature uranienne et même de la vie homosexuelle de leurs enfants.

J’ai assisté, il n’y a pas longtemps, à l’enterrement d’un vieux médecin, dans un cimetière de la banlieue. Devant la tombe ouverte se tenait le fils unique du défunt, à droite la mère âgée et, à côté, un jeune ami de vingt ans ; tous les trois dans un deuil profond. Lorsque le père, à l’âge de soixante-dix ans, découvrit la nature uranienne de son fils, il fut pris d’un grand désespoir. Il con-