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UN VIEUX BOUGRE

qu’on s’embrasse encore, Youyou, ça empêche de penser !

Elle hésita et, parce qu’il était joli, offrant la tendresse de ses bras ouverts pour la recevoir, elle se pencha à la rencontre du baiser.

— Eh ! j’ai plus d’temps à perd’ ou je m’mettrais en r’tard… Laisse… laisse-moi. chéri…

Elle acheva de s’habiller, expliquant qu’on n’entrait plus à la fabrique passé l’heure réglementaire.

— C’est vrai, tu fais des couronnes pour les morts… Ça n’est pas très gai ?…

— On n’y pense pas… On pense à soi, on cause des vivants, on dit des bêtises… Les morts n’nous gênent pas… On enfile ses perles…

Quand elle fut prête : — Ah ! zut ! j’ai pas l’rond… J’te prends quat’sous, dis ? pour mon café et mon croissant…

— Prends davantage… mon porte-monnaie est là…

Et M. Gotte roula une cigarette pour ne pas