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UN VIEUX BOUGRE

un peu de c’gros outil… Mais, j’gagne ma vie à copier d’la musique…

— Faut êt’savant ! admira-t-elle.

— Si vous voulez !… consentit poliment M. Gotte.

Cent détours les ramenèrent au point d’origine de leur causerie :

— Maint’nant, j’vais m’coucher, annonça Mlle Youyou.

Il répondit avec la vivacité gaie qui l’avait amusée déjà. Ils échangèrent des propos sur la bonne Mme Naton et sur eux-mêmes, enfin.

Ils avaient eu la même enfance pénible, une égale misère avait mûri leur adolescence, et ils n’attendaient pas grand bien de l’avenir.

— C’est rigolo qu’on ne s’est jamais rencontrés… quand on habite la même maison, dit Mlle Youyou.

Il partagea sa surprise, comme il en épousait toutes les idées, et il la complimenta d’être rousse, mince, d’avoir les yeux sombres et longs, les joues duveteuses, la peau d’une rare blancheur. Alors, animée d’une envie de sensations fortes, elle lui parla de Gaspard :