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UN VIEUX BOUGRE

concessions qu’elle avait faites aux hommes. Ils ne lui en demandaient plus de la même sorte ; aussi, pour honorer l’amour, malgré leur discrétion, elle facilitait par un dilettantisme charmant les rapports entre ses locataires. De voir Mlle  Youyou et M. Gotte monter ensemble, elle eut l’âme bouleversée d’altruisme. N’y tenant plus, elle baisa son chat sur le museau, au risque d’en troubler le sommeil confiant.

À l’étage supérieur, M. Gotte supportait le poids de la légère Mlle  Youyou. Elle s’abandonnait, ayant assez averti son cavalier qu’elle était rompue de fatigue, et déjà elle se sentait beaucoup mieux.

— Entrez chez moi, mademoiselle…

— Oh ! monsieur !…

— En tout bien tout honneur… le temps que j’fasse de la lumière…

Le cabinet no 22 n’était ni luxueux, ni propre, et une odeur de moisissure le parfumait.

— Vous n’allez pas coucher là ! s’écria généreusement M. Gotte.

Elle en remarqua les grands yeux tendres,