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UN VIEUX BOUGRE

ingambe et le cœur léger. On lui indiqua sa route : devant la maison sordide qui abritait les amours de son petit-fils, une grande pitié le saisit.

Sur le seuil, Mme  Naton tricotait, debout, adossée à l’écriteau annonçant les chambres et cabinets meublés qu’elle louait pour des prix modestes. Elle ne prêta point à Gaspard l’attention dont il était digne.

— L’gas Michel… qu’était soldat y a tantôt une quinzaine… avez-vous ça, ici ?

— Michel ? fit la logeuse, pour prendre le temps d’inspecter le paysan.

— Ouida !… Michel !… C’est ben sûr point l’pape qu’on vous d’mand’rait !… J’suis son grand-père, à c’Michel…

— Y n’y est pas… mais vous trouv’rez Mlle  Rubis… au deuxième étage, la chamb’du mi’ieu…

Elle le laissa faire trois pas, et, se ravisant :

— Si vous apportez d’l’argent… ça f’ra pas mal dans l’tableau….

Il haussa les épaules et il répondit, prenant la rampe :