Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
UN VIEUX BOUGRE


III



L’instituteur venait de partir, ayant lu aux Michel la lettre de leur fils. Ils songeaient, assis côte à côte, sur le banc, face à la table où étaient trois verres vides et une bouteille à demi pleine encore d’un bon vin de Loire naturel et sucré. L’averse fouettait les carreaux de la fenêtre étroite. La grande horloge battait dans son coffre de bois, et une guêpe bourdonnante heurtait, en un vol furieux, les solives du plafond, les murailles et l’armoire brune aux ferrures claires. Un jour gris baignait la salle. L’ombre en effaçait les limites et on ne distinguait le manteau de l’âtre qu’aux rares points lumineux visibles au ventre des pots de cuivre.

— Et voilà ! s’écria l’homme.