Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/252

Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
UN VIEUX BOUGRE

rouches et grands, qui reflétaient l’éclat fauve.

— J’aurais été toi, qu’ j’aurais pas lâché quand tu m’ tenais la gorge… T’es un feignant… un’ lavasse… un’ fausse-couche de boiteux… Moi, j’suis Gaspard !… Et tout ça n’empêche pas… Tu m’as manqué : tu l’ paieras !… Faut respecter les vieux, même dans c’ qui n’ peuvent plus faire… et moi, j’ peux tout c’ que j’ voudrai… ou ça s’rait pas la peine, foi d’ Gaspard !…

Derrière les rideaux, le murmure avait cessé.

Les amants alanguis s’apaisaient. Le jeune homme était fier de ses œuvres et, sa tendresse en allée, il jouissait de l’envie qu’auraient ses camarades à la nouvelle de sa prompte victoire. Mlle Youyou se repentait déjà, parce qu’aux meilleurs instants succède la crise de mélancolie où la femme ne désire plus que d’être respectée. Elle commença :

— Jean…

Elle aurait peut-être dit : « Qu’est-ce que tu vas penser de moi ? » tout comme une autre après les mêmes offices ; mais Roubeau, dressant l’oreille, l’invitait à écouter.