Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.
21
UN VIEUX BOUGRE

Elle avait prononcé les derniers mots d’un ton poignant, et elle rêvait à son passé pur.

— C’est pas à c’te heur’que t’es sage, bon sang ! s’exclama Michel.

Très bas, les dents serrées de fureur, elle le jugea :

— Croquant !

Et, ramenant ses cheveux sur son épaule gauche pour les natter, elle reprit, la voix dolente, accablée des souvenirs fâcheux qui la hantaient :

— C’est vrai… j’sais pas pourquoi j’t’ai raconté mes affaires, à toi !…

Mais on frappait à la porte.

— C’est toi, Youyou ? demanda Mlle Rubis.

— Oui… Ouvre… J’ai à te parler…

Elle sauta du lit où elle revint dès qu’elle eut ouvert. Mlle Youyou, visiblement impressionnée, commença :

— La mère Naton vient d’me fair’une scène… T’as pas entendu ?

— Non… On causait… Alors ?…

— Alors… alors… Y a qu’elle voulait pas m’laisser monter, la vieille carne !… rapport