— C’est bon… J’ai b’soin d’personne… j’ suis pas encore tourné en momie…
Le boiteux fit signe à sa femme de se taire et il murmura :
— On vous écout’ra comme devant, l’ père… Et not’ fils a ben du r’pentir de c’ qu’il a osé…
Il tenait encore son fusil. En parlant, il avait donné de la crosse pour souligner ce qu’il disait avec gêne.
— Pourquoi faire que t’as ton fusil ? observa rudement le vieux.
L’infirme écarta l’arme de lui, à la longueur de ses bras. Il semblait ne point comprendre, les pouces allongés et parallèles contre le canon ; et il tremblait, sautillant pour reposer sa jambe la plus faible.
— J’ te demande pourquoi qu’ t’as ton fusil, canaille ? répéta Gaspard.
L’autre, ses yeux se dirigèrent sur sa femme et sur son fils : puis haussant les épaules, bourru, il déclara :
— J’aurais tiré su l’ gamin pour qu’y vous lâche… Voilà !…
Michel fronça les sourcils et il changea de