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UN VIEUX BOUGRE

Elle attendit qu’il eût lampé la nouvelle verrée. En bonne mère qu’elle voulait paraître, elle se frotta le creux de l’estomac et sa face aux fraîches couleurs de pomme exprima le contentement qu’elle souhaitait à son fils.

— Alors, ton idée, la mère ?

— Si on garde ici l’argent… et qu’y vienn’ la d’mander… on y r’fus’ra en premier… et on y donn’ra, à la fin…

— Jamais, que j’ te dis ! hurla Michel.

— Pas toi, mon gas, pas toi… Moi non plus !… Mais ton père, y l’ âch’rait… Toul c’ qu’y m’a consenti, c’est d’attend’que l’ vieux y réclam’ c’t argent-là… Ça vient d’un hypoquèke… oui, un’ chose de d’ chez l’ notaire… et l’ vieux sait qu’on a dû êt’ payés… Comm’ on fait les comptes pour lui… y pourrait la réclamer, c’t argent, une supposition… Ben, j’ dis, moi, qu’ si elle est dans la maison, on lui r’mettra… et qu’y la gâchera avec ses paillasses de quat’ sous… Au lieu qu’ si elle est dehors, en cachette… et qu’y ait qu’ nous à l’ savoir… moi et toi, pardié !… ça s’ra autant d’épargné sur l’héritage…